Lyrisme

Quand on joue comme nous depuis un bon moment,
On croit connaître les règles, les principes, les usages,
Mais ce jeu est complexe, les donnes ça change tout le temps,
On va s’y consacrer le reste de notre âge.

Mais qu’importe, après tout, l’essentiel, c’est de jouer,
De prendre du plaisir, enfin de s’amuser
Avec des gens sympas, en aimable compagnie
C’est la passion du jeu qui nous a réunis.

Et puis, parfois, surprise, on termine premiers
Et l’on se dit, « ça y est, enfin, j’ai tout compris. »
J’ai saisi de ce jeu toutes les subtilités
J’en ai saisi la lettre mais bien aussi l’esprit.

Et pourtant, moi qui joue depuis quelques années
J’aim’rais vous conseiller d’adopter profil bas
En toutes circonstances, montrer humilité.
Aujourd’hui au sommet, et demain tout en bas.

Car victoire et bonheur sont denrées éphémères
On s’croit le roi du monde, on en est que l’otage.
Qu’importe le résultat, n’croyez pas aux chimères,
Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage.

Pierre Zimmermann

Il était une fois, dans un club de bridge,
Un anniversaire, cinquante ans sans trêve.
Les membres se réunirent, joyeux et fiers,
Pour célébrer cet événement si cher.
Comme La Fontaine, je vais conter ici,
L’histoire de ce club, emplie de magie.
Les joueurs, telles les fourmis laborieuses,
Se retrouvaient chaque semaine, studieux.
Leur passion pour les cartes était sans fin,
Le bridge, un art où se mêlent ruse et malin.
Tel le renard rusé de la fable célèbre,
Ils maniaient les enchères, tel un diable.
Chaque donne était un conte à part entière,
Où les as et les rois se disputaient la lumière.
Comme le corbeau de l’histoire incontournable,
Certains joueurs se prenaient pour des rois formidables.
Mais le bridge est un jeu d’humilité,
Et chacun apprenait à se maîtriser.
Tel le lièvre et la tortue, ils découvraient,
Que patience et réflexion les faisaient triompher.
Les années passèrent, la légende grandit,
Le club de bridge prospéra, fleurit.
Tel le laboureur et ses terres fécondes,
Les membres cultivèrent leur passion profonde.
Ils partageaient leur savoir avec générosité,
Comme l’abeille butinant de fleur en fleur en réalité.
Le club était devenu un lieu de convivialité,
Où l’amitié se tissait dans chaque partie.
Aujourd’hui, cinquante ans ont passé,
Et le club de bridge BC9 est toujours honoré.
Tel le corbeau du poème qui se vante et se pâme,
Il brille par son histoire, son succès, son âme.
Que ces cinquante années soient le début,
D’un avenir radieux, toujours digne d’admiration.
Et que les joueurs du club de bridge BC9,
Continuent d’écrire leur légende, avec entrain.
Ainsi s’achève mon récit à la manière de La Fontaine,
Sur les cinquante ans du club de bridge, une reine.
Que le jeu des cartes continue à les enchanter,
Et que leur passion ne cesse jamais de briller.

Alain Shapiro